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INTERVIEW SANS LANGUE DE BOIS…

Alors qu’ils viennent d’affiner leur sélection, « pile-poil » avant la fête des pères, découvrez aujourd’hui l’interview décalée et sans langue de bois de nos cavistes, pour une fois c’est le webmaster DoliKOM qui prend la parole pour cette interview dos à dos (geste barrière Covid-19…)

Déjà 1 an d’ouverture, l’heure des premiers bilans…en attendant de faire une belle fête, place aux artistes.
Installez vous confortablement, équipez vous d’un verre de rosé bien frais, les bougres avaient envie de parler:

Seb – DOLIKOM : Bonjour. Alors messieurs, comment allez vous?

Jérémie : Nous sommes satisfaits d’avoir traversé la période du confinement comme nous l’avons fait: depuis que nous avons ouvert, nous nous sommes imposés une organisation qui a su dompter la désorganisation due au covid: adaptabilité et anticipation sont nos maîtres mots depuis que nous avons ouverts, nous n’avons pas le choix en travaillant à 2.

Cyrille : C’est vrai que nous avons fêté notre premier anniversaire le 11 juin, et nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer. Heureusement que nous ne dérogeons pas à notre organisation en effet. Sinon pour répondre à ta question: nous sommes dans la peau d’une équipe de rugby qui enchaîne matches après matches, en toute humilité, sans s’enflammer. J’ai toujours aimé faire un parallèle entre le monde du travail et celui du sport.

Seb- DOLIKOM : Vous venez de nous rappeler que vous avez fêté vos 1 an d’existence: comme s’est passée cette première année ?

Cyrille:  Pour  ma part, je travaille à ce projet depuis bien plus longtemps que la dernière année qui vient de s’écouler, et pour tout dire, depuis que j’ai quitté le monde de la banque, je n’ai pas l’impression de travailler. Et si je dois avoir un regret, c’est celui de ne pas avoir transformé plus tôt ce rêve de 15 ans en réalité. J’ai intégré un monde où globalement, nous avons affaire à des fournisseurs, les vigneron(ne)s, humbles, simples et bienveillants; le rapport avec les clients est sur la même ligne de conduite: quand tu vends une bouteille, la notion de plaisir est systématiquement présente…ça change des problèmes à régler dans le monde bancaire.

Jérémie : la première année s’est très bien déroulée, dans un contexte compliqué relatif aux gilets jaunes puis au covid. Pour ma part, je suis dans le monde du vin depuis plus de 25 ans, et c’est vrai que j’avais décrit certaines situations à Cyrille avant qu’elles ne se déroulent. Mais les choses ne sont pas arrivées non plus toutes seules: on se donne les moyens chaque jour pour que notre sélection plaise, que nos services soient en accord avec les attentes de nos client(e)s… et puis, nos 2 autres associés, Cyril et David ne sont jamais trop loin pour nous filer un coup de main ou nous donner des conseils avisés.

Seb- DOLIKOM : Pouvez-vous messieurs nous rappeler la philosophie de votre cave?

Cyrille : une de nos fiertés, c’est celle d’avoir mis en application une des promesses affichée dès le départ: « approche conviviale et décomplexée !  » Sans le covid, nous aurions pendant un an organisé des dégustations en laissant les clés de notre cave aux vigneron(ne)s tout les vendredis et samedis, mais depuis le 15 mars, les dégustations sont annulées…

 

Jérémie : et le programme qui devait suivre valait le coup!!! Il nous tarde de reprogrammer les venues de nos partenaires dans des conditions de sécurité sanitaire optimales, mais avant tout, avec cette ambiance conviviale…

 

Cyrille : Dans convivial, nous tenions à ce que 100% de nos client(e)s soient considéré(e)s, avec la même écoute, la même attention, sans à priori, ni retenue. Après, si un client souhaite un conseil plus technique, on sait aussi être à ce niveau de conseil…Idem pour notre sélection, on a des vins dits simples, et puis on a aussi de très belles bouteilles. Mais dans mon esprit, j’essaie de ne pas les classer: pour moi il y a un vin pour chaque moment, simple ou remarquable.

 

Jérémie : Je dis souvent à Cyrille, que le vin est, et doit rester un produit simple, accessible et qu’il faut savoir l’appréhender en conséquence; il avait ce souhait lorsqu’il m’a présenté le projet de se démarquer aussi sur l’aspect « approche du client »: il m’a souvent dit qu’il se trouvait rarement à l’aise et à sa place chez un caviste, bien que passionné; et pour ceux qui sont venus dans mon bar à vin, l’Instant Vins avenue Saint-Saëns à Béziers, j’avais la réputation d’avoir cet accueil convivial, simple, mais professionnel. On fait en sorte d’être accueillant, et tu nous connais, on ne se force pas.

 

Cyrille : Pour bien comprendre cette ambiance que l’on essaye d’entretenir, on peut aussi observer la présentation que l’on pratique pour chacune de nos références: les grandes bouteilles ne sont pas plus et mieux exposées que nos premiers prix… Comme dans la Vérité (le film), on donne sa chance à chaque produit!!!

 

Jérémie : Mais attention, le dégustateur occasionnel trouvera son bonheur, autant que l’amateur pointu et chevronné… et la plus belle des satisfactions, c’est autant le retour du non initié qui se sera régalé avec une bouteille à 3.60€, que les félicitations quant à notre sélection et son évolution de la part de dégustateurs plus avertis. Tous ont leur place chez nous, et il n’est pas prévu que nous changions cette approche.

Seb- DOLIKOM : Si vous deviez avoir un regret, quelque-chose à faire autrement sur ce premier exercice ?

Cyrille : avec l’âge, les adages ou citations, qui ne t’effleuraient pas forcément lorsque tu étais plus jeune, peuvent parfois avoir du sens: disons que je ne perds pas, soit je gagne, soit j’apprends! Sinon oui, allez! Je regrette qu’un ou deux vignerons ne nous aient pas pris au sérieux, en se cachant derrière une pseudo exclusivité donnée à un confrère: à l’heure du E-commerce, comment prétendre maîtriser ses canaux de distribution, sur un article tel qu’une bouteille de Pif à 15 balles ?

Jérémie : c’est vrai que le monde du vin peut parfois, heureusement de moins en moins, être conservateur, un mundillo où parfois quelques uns veulent ou pensent tout pouvoir cadenasser, au risque surtout de se couper d’une clientèle qui ne méritent pas d’être exclue sur l’accès à ce produit simple que doit rester le vin. Je l’avais ça aussi dit à Cyrille…disons qu’il apprend vite. Pour ce qui me concerne, et outre l’arrêt brutal des 2 dégustations hebdomadaires avec présence du producteur, on avait réfléchi à la suite et notamment en voulant célébrer notre anniversaire comme il se devait, un peu dans l’esprit de notre inauguration…

Cyrille : qu’on peut ranger dans la colonne des réussites.

Jérémie : disons que autant on anticipe quotidiennement nos taches afin d’être le plus efficace possible, autant on scrute le calendrier quasiment chaque semaine afin d’avoir une réflexion plus large sur ce que l’on pourrait être amené à proposer à nos clients. Mais tant que les notions de détentes et de plaisirs ne seront pas totalement et pleinement dans les esprits, on attendra. Il ne faut pas que nos clients nous en veuillent, mais le contraire serait pour l’instant irresponsable.

Cyrille : Et puis, d’une nous avons envie aussi de profiter des peu de moments libres, pour recevoir nos amis, être reçus chez eux, mais aussi et surtout il nous tarde que l’acte d’aller manger au restaurant redevienne naturel: nos copains restaurateurs n’ont pas pu exercer leurs talents, leurs passions, et il nous tarde d’aller à nouveau passer du temps chez eux: d’ailleurs nous encourageons tous nos clients à retourner au resto!

Seb- DOLIKOM : On vient d’évoquer vos regrets. Et sinon, citez moi chacun une réussite ?

Cyrille : pour moi, c’est notre politique sur l’épicerie fine et les bières artisanales: depuis notre ouverture, nous considérons qu’il n’est pas forcément nécessaire de traverser la France, ou des frontières pour trouver dans ces familles de produits des choses d’une extrême qualité: il a fallu deux mois de confinement pour s’en persuader définitivement. Sinon, disons le binôme, sans oublier Cyril et David nos 2 autres associés, que nous formons maintenant depuis plus de 18 mois: j’ai l’impression que chacun a su trouver sa place…en tout cas, comme disent les jeunes aujourd’hui, moi, je kiffe!

Jérémie : Disons que pour moi, la réussite, mais aussi la fierté, c’est en moins d’un an de pouvoir proposer la sélection que l’on propose.

Cyrille : tes 25 ans de bons et loyaux, c’est le cas de le dire, services dans le monde du vin nous ont grandement permis de faire un peu comme on voulait !

Jérémie : oui, mais on s’est donné la peine, encore aujourd’hui: dès les premiers mois, on a su faire des milliers de bornes pour construire le squelette de notre sélection, puis ensuite une fois ouverts, on a su rester à l’écoute de nos clients, et apporter en permanence de la nouveauté. Tu le vois, l’offre a drôlement évolué; ensuite, on a continué à déguster, quasi toute les semaines, et surtout on a participé à divers salons professionnels, en n’ayant pas peur, jeunes cavistes, de traverser la France pour tenter de « séduire » certaines pointures du vin. Attention, vins de vigneron(e)s que je classe parmi les pointures ne veut pas nécessairement dire vins chers, au contraire: en revanche se sont des vins très rares, difficile à rentrer dans ta sélection car contingentés sous forme d’allocation qu »il faut savoir ou pouvoir mériter. Alors, quand je regarde notre sélection, je pense que l’on peut être fiers d’avoir pu obtenir la confiance de certains producteurs, tout en n’ayant même pas un an d’existence. Qu’un client te dise que tu n’as pas à rougir de l’offre que tu proposes, c’est ça je pense notre plus belle réussite.

Cyrille : Au rayon des satisfactions, Dans tous les cas, on s’attache à être attentifs aux remarques et encouragements de nos clients: plus que les chiffres, et c’est l’ancien banquier qui parle, il n’y a que cela de vrai : d’ailleurs, profitons de ton interview pour à nouveau les remercier de leur fidélité.

On peut aussi relever le travail exceptionnel que tu as réalisé avec nous au niveau communication: toutes les semaines, on nous félicite et nous encourage sur notre comm’, et on t’associe systématiquement à ce constat. Merci Seb, vraiment, d’avoir en si peu de temps su créer une entité à part entière Caves Notre-Dame Béziers.
Et puis le partenariat bienveillant avec le réseau Caves Notre-Dame nous a permis aussi de gagner un temps précieux.

Seb- DOLIKOM : Merci les gars… Alors messieurs, quelle sera la suite maintenant?

Jérémie : Non, merci à toi! Il n’y a qu’à voir le mouvement sur les réseaux sociaux de nos confrères, mouvement nouveau depuis notre ouverture, pour affirmer que ton travail est de qualité et touche les gens au delà de nos clients. Ensuite, pour répondre à ta question, d’abord, il va falloir qu’on s’adapte à la situation imposée par les mesures de distanciations sociales.

Cyrille : On va je pense continuer avec notre philosophie du départ: « convivial et décomplexée « , mais en montant le curseur sur notre exigence dans le rapport qualité/prix: Jérémie m’a souvent dit: avoir des produits chers, c’est facile….trouver d’excellents petits prix, ça devient plus compliqué. Et on tient surtout à garder cette humilité qu’on nous reconnaît : dans la présentation faite aux banquiers au moment de trouver le financement à notre projet, on a systématiquement écrit et dit que l’on était là avant tout pour se faire du bien, et que le soleil se levait pour tout le monde…

Jérémie : on va s’obliger à garder cette ligne de conduite. Notre première année aura aussi servi à faire taire certains bruits, comme le fait que nous étions des Montpellierains venant s’installer sur Béziers…Il n’y a pas plus biterrois que le binôme que l’on forme, et les personnes qui nous connaissent le savent bien.

Seb- DOLIKOM : Un dernier mot messieurs ?

Jérémie : Aqui aqui…

Cyrille : …Es Besiers!